Le burn-out n’est pas une fatalité
- Burn-out
Voilà peut-être la maladie qui a le plus de dénominations différentes selon les interlocuteurs. Tantôt appelé « épuisement professionnel », « surmenage » ou encore « dépression », le burn-out peine à être reconnu comme une maladie chronique liée aux conditions de travail des personnes qui en sont atteintes. Si la reconnaissance comme maladie professionnelle est encore loin d’être acceptée, les cas de burn-out sont de plus en plus fréquents, comme l’indiquent les différents chiffres officiels.
Que signifie l’appellation « burn-out » ?
Il s’agit tout simplement un état d’épuisement général ressenti par un actif dans le cadre de l’exercice de son métier. Cette fatigue intense se ressent la plupart du temps aux niveaux émotionnel, physique et moral, de telle sorte que la personne a la sensation d’être impuissante face à ses missions professionnelles. Cet état peut par ailleurs se répercuter sur la vie personnelle et être à l’origine de dépression aggravées et généralisées.
Le burn-out est constaté dans l’ensemble des catégories professionnelles, et ne peut donc pas être imputée à la difficulté d’un métier en particulier. Il résulte davantage d’un cumul de pressions diverses, de manque de reconnaissance et de surcharge de travail, qui mènent généralement le salarié à un état d’abandon face à des obstacles qu’il estime insurmontables et contre lesquels il ne peut rien.
Des chiffres révélateurs
En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé intègre enfin le burn-out dans sa classification internationale des maladies. Cependant, elle n’est toujours pas considérée comme une maladie à part entière, mais « comme un syndrome résultant de stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». En d’autres termes, l’épuisement professionnel serait dû à un état d’angoisse mal traité.
Or, si la moitié des Français assure être heureuse au travail, un salarié sur cinq affirme avoir personnellement vécu une période de burn-out, et quasiment autant y ont été confronté comme témoins au sein de leur entreprise. Au total, ce sont environ 10 000 cas qui sont reconnus chaque année par l’Assurance maladie.
Mais ces chiffres tiennent compte uniquement des patients recensés, ayant conscience de leur maladie. Car le burn-out fait régulièrement l’objet de déni, notamment de la part des personnes atteintes. Une étude parlementaire de 2016 a indiqué, par extrapolation, que le véritable nombre de cas se situerait plutôt autour de 490 000 chaque année.
L’impact économique du burn-out
Au-delà du cas particulier du patient, le burn-out a d’importantes conséquences sur la santé et la stabilité des entreprises comme de l’État. D’un point de vue local, la présence au sein de la société d’une personne en dépression au travail a tendance à freiner la productivité des collègues, et l’efficacité générale de l’activité.
Mais les répercussions les plus représentatives se situent au niveau du budget de l’État, principalement dans la branche Accident du Travail et Maladie Professionnelle de l’Assurance maladie. Les différents arrêts, absences et traitements représenteraient entre 800 millions et 1,6 milliard d’euros par an.
Une maladie témoin d’une époque
Malgré les lenteurs des différentes institutions pour reconnaître le burn-out comme une véritable maladie professionnelle, force est de constater que l’épuisement psychologique lié au travail continue de prendre de l’ampleur. Toutefois, les professionnels de santé sont désormais formés et informés afin de prendre en charge les patients atteints de burn-out, et les accompagner dans leur rétablissement.